#MondoblogDakar : Khadi Hane, le riz et la liberté

Article : #MondoblogDakar : Khadi Hane, le riz et la liberté
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11 avril 2013

#MondoblogDakar : Khadi Hane, le riz et la liberté

Les blogueurs écoutent attentivement les conseils de Khadi Hane (Crédit photo : Marthe Le More)
Les blogueurs écoutent attentivement les conseils de Khadi Hane (Crédit photo : Marthe Le More)

Jeudi 11 avril, dans le cadre de leur formation à Dakar, quelques Mondoblogueurs ont assisté à un atelier d’écriture animé par l’écrivain sénégalais Khadi Hane, grâce à l’Institut Français, partenaire de l’événement dakarois. Divisés en deux groupes, ils ont pu profiter durant quelques heures des conseils de l’auteur du roman Des fourmis dans la bouche. Des conseils qu’ils ont pu mettre en application puisqu’il leur a été demandé de rédiger en dix minutes un court texte sur le sujet de leurs choix. Les blogueurs du matin avaient ainsi décidé de travailler sur le thème « manger du riz tous les jours »– thème quasi obsessionnel chez les blogueurs, lassés d’en manger midi et soir – tandis que le groupe de l’après-midi était inspiré par le concept de la liberté. Voici quelques uns de leurs textes.

Manger du riz tous les jours

Manger du riz tous les jours ne me dérange en aucune façon. Après tout je suis sénégalais, j’y suis habitué. Cela fait 25 ans que ça dure et je ne vais pas commencer à me plaindre maintenant. Ce que je crains par contre, c’est de ne plus pouvoir en manger. Cela m’est déjà arrivé puisque j’ai passé une année au Maroc où j’ai dû revoir mes habitudes alimentaires. Fini les thiébou dieune, yassa et autre plats qu’on adore manger au repas du midi. Le riz, je ne pouvais plus en manger tous les jours, hélas. Du coup, quand il y en a au menu, j’en profite à fond et je m’en mets plein le ventre. Cette histoire de riz me fait penser à ma sœur qui adore préparer de petits plats qu’elle nous fait goûter. Elle a un livre de cuisine et elle essaye souvent les recettes qu’il y a dedans. Nous sommes un peu ses rats de laboratoire… Et des fois pour la taquiner, je lui dis : pourvu que tu n’aies pas un mari sénégalais.

Ameth, Eg si lène ak diam !!! (Soyez les bienvenus)

Le serveur dépose le plat fumant devant. Je ne lève même pas la tête, concentré sur l’écran de mon smartphone. Ca doit l’étonner, je pense. Un plat si chaud, si assaisonné, croupissant sous des morceaux de viandes gros comme les gris-gris d’un lutteur du grand Yof… Un plat si prometteur qui me laisse dans une telle indifférence, ça doit vraiment l’étonner, mon serveur.

– Monsieur, votre plat s’il vous plaît, et si vous en voulez encore, on peut vous en rajouter.

Je ne réponds pas, toujours concentré sur mon fil Twitter. Mon vieux, tu sais ce que je veux, hein, te balancer ce plat en pleine bouille. Tu peux t’informer auprès de mes quatorze copines maliennes, bon, celles de la période mars-avril, elles reçoivent des baffes et des coups de poing que je leur distribue partout sur le visage.

– Monsieur, vous m’écoutez, vous semblez concentré, mangez votre riz tant qu’il est encore chaud.

Lui répondre enfin. Je lève les yeux.

– Dites-moi, mon cher, vous ne servez que du riz dans cet hôtel ? Il n’y a plus rien à manger ici à Dakar ?
– Euh, nous changeons de sauce toutes les fois, monsieur, cette sauce-ci est très spéciale et…
– Je ne veux plus manger de riz, votre riz.

Je me lève et me dirige vers ma chambre d’hôtel. Fanta, ma nouvelle copine sénégalaise m’appelle au téléphone. Je décroche avec frénésie.

– Salut David, t’es à l’hôtel ? Attends, je passe dans un quart d’heure, je t’amène une merveille, tout de suite.
– Hein ! Euh, écoute Fanta, ce que tu m’as fait hier ne m’a pas plu, tu me plais beaucoup, mais tu ne veux pas…
– Oublie pour hier, Dave, c’était juste parce que je n’étais bien en forme. Bon écoute, la surprise que je te réserve est un bon plat de riz que j’ai spécialement fait pour toi. Tu vas adorer. Allez, je te l’apporte tout de suite.

David, Castigat ridendo mores

Y a-t-il un mal à se gaver de riz tous les jours ? Moi je n’en vois aucun. Quand on part du principe que l’on mange dans le but de calmer sa faim, et prendre des forces en vue de continuer son travail.

Pour moi qui viens d’un pays où l’aliment de base est le oua ti Gozo – je traduis presque mot à mot : « boule de manioc chaud »– manger du riz pourrait même être un luxe. Certaines familles moyennes accompagnent toutes les sauces avec de la boule de manioc. Le riz, chez moi, est un plat de fête.
Alors je ne fais pas comme le Héron de la fable. « Les plus accommodants ce sont les plus habiles », dit La Fontaine.

Blogueur Centro, Echos de Centrafique

C’est marrant ! Pour moi qui viens de la partie septentrionale du Cameroun, c’est comme si je m’y trouvais en mangeant cela au Sénégal. La seule différence est que la couleur varie depuis cinq jours que je suis là. J’ai mangé du riz rouge, rose, jaune, blanc et je n’ai plus qu’à attendre le riz vert et là, j’aurais constitué toutes les couleurs du drapeau de mon pays rien qu’en mangeant du riz. Si ce n’est pas être patriote ça, alors qu’est ce que c’est ?

Je pense qu’avec la quantité de riz que l’on consomme ici au Sénégal, les Chinois sont bien riches dans ce pays, puisqu’ils en sont les fournisseurs au Cameroun. Si cela est le cas ici aussi, ils ont de quoi se frotter les mains. Je pourrais bien me lancer dans ce commerce aussi et devenir riche à mon tour au Sénégal. Je pense que cela nécessite une étude préalable du marché et un tas de tracasseries administratives que je n’ai pas la force d’effectuer vu que j’ai faim et qu’il est midi.
Je vais manger du « riz », du « tchep » comme on le dit ici. Ne me demandez pas de quelle couleur il sera, je découvrirais cela une fois que je serais au restaurant.

Salma, Blogitude, le monde sous la plume de Salma

Brown Rice (Wikimedia Commons)
Brown Rice (Wikimedia Commons)

Le riz est pour moi l’aliment de base. En manger tous les jours me laisse penser que soit on n’a pas les moyens de manger autre chose, soit on est concentré sur d’autres préoccupations. Il devient alors un aliment qui nous nourrit suffisamment pour nous rassasier, mais sans pour autant nous divertir. Il nous laisse la possibilité de nous concentrer sur autre chose de moins superficiel, c’est tout du moins ce que l’on croit à ce moment-là. Le riz me rappelle mes années étudiantes, particulièrement en période d’examen, lorsque je n’avais ni le temps, ni l’argent pour cuisiner ou manger autre chose, et lorsque le repas devenait une corvée qui me détournait de mes objectifs de travail.

Pascaline Breuil, Entre médina et belle étoile

Il était blanc, puis rouge, puis brun, puis jauni, puis noirci, puis blanc encore. Ça faisait deux mois que j’avais atterri à l’aéroport Sedar Senghor et que je me fondais dans l’ambiance du terroir sénégalais. L’employée de la maison où j’étais logée était mince, élancée, belle, à fière allure, comme une vraie Sénégalaise mais aussi travailleuse. Tant mieux parce que c’est cette dernière qualité qui m’intéressait le plus. C’était une Joola qui avait quitté sa Casamance natale, à la recherche du pain, du riz, de quoi gagner sa vie et nourrir sa famille. Du thieb, elle me le faisait tous les midis, tous les soirs, toutes veilles et tous les lendemains. Quelques soient les épices, manger du riz tous les jours est ce qui m’attendait au Sénégal.

NathyK, L’Unité dans la Diversité

Je savais bien que le repas numéro 1 au Sénégal était le riz. Aux traditionnels ambassadeurs du Sénégal, que sont l’Île de Gorée, Léopold Sedar Senghor, Cheick Anta Diop ou autres, il faut ajouter le thiep diem, le riz au poisson sénégalais qui a fait le tour de l’Afrique et au-delà. Mais de la à en manger tous les jours, je ne m’y attendais pas. Depuis maintenant une semaine que je suis dans cette belle ville, je suis bien obligé de supporter ce régime que m’imposent les formateurs de l’atelier Mondoblog auquel je participe à Dakar. Une véritable dictature ! À midi, le soir, c’est du riz. On aura tout consommé, le riz au poisson, au poulet ou la viande rouge, du riz gras, ou à la sauce arachide, du riz jaune, rouge ou blanc, etc. Pourtant, en temps normal, tout cela est un vrai délice : combien les cuisiniers ont fait sortir leur savoir-faire culinaire pour nous faire plaisir. Heureusement, sinon bonjour le béribéri.

Je suis traumatisé à tel point que je me demande souvent si le riz ne poussera pas dans mon ventre à ce rythme-là. D’ailleurs depuis quatre jours, je n’ai pas fait caca. J’ai beau me laver avec les savons derniers cris, l’odeur du riz me suit comme les mouches adorent la fiente.

Mes amis d’enfance, à ma place, diront que je fais le malin. Quand j’étais petit, ma mère nous imposait un régime pareil. Nous mangions le tô (que je détestais plus que tout), matin, midi, soir ! Pis, c’était presque la même sauce, matin, midi et soir ! Le riz, on avait la chance de le consommer que quatre fois dans l’année : Ramadan, Tabaski, Noël et Pâques. Mais quel riz ? Le riz à la sauce « rendez-vous en bas » parce qu’à part les deux ou trois morceaux de viande pour lesquels mes frères, mes cousins et moi devions nous battre, il n’y avait que comme ingrédients quelques morceaux d’oignons et de tomates que nous pouvions même compter.

Boukari, Le Messager d’Afrique

 Liberté

À Mylène Colmar, la guadeloupéenne en face de moi.

Fin de la pause.

Libre, je l’étais. Libre de somnoler, libre de faire semblant d’écouter. Libre de m’enfoncer les doigts dans le nez. D’en retirer de petites croûtes que j’avalais plus ou moins discrètement, de petites croûtes au goût salé du vent de la mer sénégalaise dont je bois le sel à chaque inspiration. J’étais libre de péter, et de m’enivrer de l’odeur de mes flatulences parfumées au plat de tièp dont mon estomac est saturé. Oui, j’étais libre. Joyeuse époque désormais révolue. Elle est là à présent, devant moi, sombre fille des îles dont le regard brûlant m’écrase, m’avale, me noie, m’enchaîne. Je pleure ma liberté, mais je crois que je la préfère être l’esclave de ma guadeloupéenne.

Florian Ngimbis, Kamer Kongossa

 Quand on croit l’avoir, on ne l’a jamais. Quand on ne l’a jamais, on cherche à la trouver. Ô quelle m’encombre la Grande, la Précieuse, la Désirée. Désireuse ! J’ai entendu dire qu’un jour, entre midi et minuit, certains l’avaient rencontrée. J’ai cru à du recèle, il s’agissait d’un malentendu, enfin on me l’a dit et j’ai entendu.

Aurore, 99 Luftballons

 La liberté : c’est quoi ?

 Et oui, un bien grand mot. On en parle, on en parle toujours, des débats se créent partout dans le monde, qu’est-ce que cela regroupe ?

Peut-on vraiment prouver la liberté ? Dire ce qu’on veut, ce qu’on pense quand c’est nécessaire sans avoir peur ? La réponse semble être difficile. Pour moi, c’est apprendre à s’accepter et à s’armer pour mieux accepter et mieux armer les autres. La liberté fait partie des piliers fondamentaux de notre société.

Au demeurant, chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique pourvu que l’exercice de ces droits ne porte pas atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui ou à l’ordre public.

« La liberté, ce n’est pas de pouvoir ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on peut », a expliqué le philosophe français Jean-Paul Sartre.

Metzou, metzou

 Je n’aime pas la liberté. La liberté, mes ancêtres n’en avaient pas. Esclavage. Mes parents en ont abusé. Sida. Déficit. Crise. Ma génération n’en a qu’une once, tout en croyant en avoir énormément. Internet. Influence. ILLUSIONS, oui !

Je n’aime pas la liberté. Elle implique l’imagination, l’action. Entre deux crises économiques et sociales. Entre deux crises de larmes.
Liberté limitée !

Mylène, Blog Universelle Caraïbe

 Je déteste l’autorité ; je ne supporte pas qu’on me donne des ordres. Je crois que je suis un esprit rebelle. Quand je pense au mot liberté, c’est l’autorité que je veux détruire. Je n’ai pas besoin qu’on me pousse, qu’on me bouscule ; je le fais moi-même. Donner des orders, c’est traiter les autres comme des enfants, des bêtes. Je comprends l’importance de la hiérarchie pour organiser un monde qui serait cahotique sans un peu de commandement. Mais je n’en ai pas besoin. Mon bonheur dépend de cela. De me sentir totalement libre de toute autorité. Je déteste l’autorité. Mais je ne suis pas anarchiste, même si j’en suis assez proche.

Serge, Carioca Plus

Comment peut-on définir la liberté
Et puis c’est quoi concrètement la liberté
Est-on libre quand on écrit
Est-on libre quand on vit
Est-on libre quand on est heureux
Est-on libre quand on accepte
Est-on libre quand on donne
Est-on libre quand on fait ce qu’on veut.
Ma liberté est un concept.
Une vue de l’esprit, une chose à la fois présente et si absente.
La liberté n’existe pas.
D’ailleurs à quoi ça sert de se sentir libre.

Ntrjack, From Douala With Love

Houria. 50 ans. Cheveux blonds qui se redressent avant même qu’ils ne soient attachés. Spontanéité qui refuse l’autorité. Regard protégé par des verres correcteurs brisés. Un cri dans le silence de la salle de classe où je l’ai rencontrée.

B .A. ba. Houria refuse de lire dans la simplicité. Les lettres, elle connaît, mais refuse de les associer. Les consignes, elle ne veut respecter. Mais un jour elle a cédé. Elle a écrit : « Houria, en arabe, ça veut dire la liberté. »

Limoune, Jeu des citrons

Freedom is not free, par jepoirrier (Flickr/CC)
Freedom is not free, par jepoirrier (Flickr/CC)

Doux.
Si doux sont les effluves nyctalopes.
Autant
que je m’étends
dans tes bras assassins
m’assassinent des suaves saveurs.
Et entre les branches diurnes de tes cuisses d’ébène
se resserrent des repères nocturnes
Et ici vers là-bas, nos envies, nos ennuies, nos cris…

Des rais vespéraux. Essoufflée était sa voix. Ses narines grosses et sèches. Il rampa. Se redressa. Puis poussa la pirogue avec toutes ses forces. Pendant que le vent tournait. Tournoyait. À contrevent glissait la pirogue dans le fleuve. Sinueux. Derrière un baobab, il s’abrita des averses. Il se cachait, les yeux toujours rivés sur la pirogue. Un corbeau se posa dans le creux, de la pirogue. Et becquetait le voile aux couleurs de lune, de soleil, d’étoiles. Puis à tire-d’aile, puis envol, puis plus rien. Plus rien sauf le vent qui bâillonnait les gémissements muets de l’enfant mort.
Se réveille un soleil dans le cœur
comme se meurt le jour dans ses yeux.

Adjmaël, Regarder l’archipel des Comores autrement

Jeunes, beaucoup trop, je les vois se disperser dans la ville de Dakar. En groupe pour certains, seuls pour d’autres…

L’un se rapproche de moi et me demande quelques pièces d’argent. Le visage triste, un regard profond comme envahi par toute la souffrance du monde, il me supplie de lui donner quelque chose. Je fouille donc mon portefeuille et j’en sors une pièce de 100 francs. Je les lui remets et après m’avoir remercié, il s’éloigne très vite. Mais mon regard ne se détourne pas de lui. Mon taxi démarre et ce visage inconnu, ce petit ange amaigri reste ancré dans mon esprit. Je m’interpelle alors. Est-il libre, cet enfant? Est-ce son rôle de nourrir ses pairs ? Pourquoi ne va-t-il pas jouer comme tous les enfants de son âge. La liberté n’existe peut-être pas… elle est juste illusoire…

Sinatou, Daily Sinath!

Liberté, en voici donc un mot qui porte à confusion. Sauf qu’il est au cœur des problématiques de l’humanité. Tous les hommes qu’ils soient noirs, blancs, jaunes… revendiquent et exigent d’être libres. Cependant, il faudrait circonscrire la liberté et la limiter à soi. Si tout un chacun arrivait à cela, chacun en serait plus libre.

Michel, Le regard de Michou

Rencontre avec un commerçant sénégalais

Je n’avais jamais vu auparavant un commerçant aussi teigneux qu’au Sénégal. Il m’a poursuivie tout au long de ma promenade dans le marché. Par moments, je l’ignorais, je feignais de ne pas l’entendre. Il usait de tous les stratagèmes pour me mettre hors de moi, pour me culpabiliser afin que j’achète son tissu. Après plusieurs tentatives, il s’est rendu compte que je n’allais pas céder aussi facilement. Mais moi, la seule chose que je voulais, me débarrasser de lui, être libre et poursuivre mon chemin.

Kpénahi, La voix du Faso

S’il y a un mot que les médias utilisent le plus, c’est liberté. Elle est le désir inassouvi de faire, d’aller, d’écrire, de parler, de réfléchir, de critiquer et que sais-je encore ? Le statut de liberté symbolise ainsi, aux États-Unis, ce penchant pour l’être humain dans sa quête de liberté. Mais, si dans la plupart des pays occidentaux la liberté semble être respectée, en Afrique ce mot n’est pas trop aimé par les dirigeants. Ces derniers préfèrent l’utiliser au bout des lèvres, mais la réalité est autre chose : censure. Les défenseurs des droits humains et de la liberté font des combats quotidiens pour promouvoir et faire respecter sur le continent africain et dans le monde entier ces valeurs humaines. Courage à tous ceux qui font de cette lutte, un métier.

Baba, Le quotidien du Banguissois

Ne me prenez pas en otage !!!
Oui !
Je ne suis pas d’accord !
Je ne suis plus un gamin.
Même si… Je n’ai pas atteint l’âge de la puberté !
Je suis libre de vivre !
Même si… Je ne suis pas incontrôlable !
Je suis libre de manger le riz !
Je suis libre de boire de l’eau!
Même si… Je n’ai pas le monopole de la parole !
J’ai droit à la liberté d’expression et d’opinion !
Oui !

Visavis, C’est pas du bluf ! C’est vis-à-vis

Partir…

Las d’écouter l’amer tic-tac de ma pendule,
Repu de ces clichés de la muette diaspora,
En moi le désir de partir répand l’aura,
Déshydraté par cette permanente canicule…

Je ne sens plus cette force réservée à Hercule
Pourquoi échouent-ils si nombreux ? Nul ne saura.
Lentement, en moi, la source de l’espoir tarira.
Pour s’en sortir, il faut d’innombrables tentacules !

Partir, sans regard aucun sur l’actuel vécu.
Juste partir, sur le passé, en tirant un trait.
Partir car ici je me sens tel un rebut.

Partir, sur mon visage, ne laisser aucun trait.
Partir, car ici, tout à l’air d’un déjà-vu.
Partir loin d’ici, loin de ce tohu-bohu.

L’autre côté, sur moi, exerce un mignon attrait.

J’ai dit !

Aphtal, Le Bruit du Silence…

La liberté est comme la base de l’arc-en-ciel : on croit voir où elle se trouve, mais on ne parvient jamais à l’atteindre. Insaisissable, immatériellle, pour la majorité d’entre nous elle n’est qu’illusion.

Le jour où l’esclave Compère réussit là où tant avaient échoué avant lui, à s’échapper de l’habitation sucrière de l’Anse Latouche, il croyait réellement n’avoir pas seulement atteint la base de l’arc-en-ciel, mais avoir carrément domestiqué, apprivoisé l’arc de lumière.

Berliniquais, Ich bin ein Berlinoir

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Commentaires

Fofana Baba Idriss
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ça alors !!! c'est intéressant de voir tous ces billets sur le Riz et la Liberté. Bravo à toutes et à tous. Surtout, merci à l'équipe de Mondoblog, qui fait du bon boulot.

Florian Ngimbis
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magnifique! J'adore!

Aphtal CISSE
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Cool