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La formation Mondoblog à Dakar
Article : Mondoblog et la galaxie des Liebster Awards
Non classé
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24 mai 2013

Mondoblog et la galaxie des Liebster Awards

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Depuis le début du mois de mai, deux mots reviennent régulièrement dans les billets des Mondoblogueurs : Liebster Award. Le principe ? Mentionner onze « blogs préférés » sur son site personnel et inciter les blogueurs en question à faire de même, initiant ainsi une véritable chaîne en ligne. Et depuis que David Kpelly, invité malgré lui dans la partie, a mentionné quelques Mondoblogueurs, le mouvement ne cesse de se propager au sein de la communauté…

« Lie… Lieb… Liebster award! !! Avec peine, j’ai finalement  lu « Liebster Award « ! Qu’est ce que c’est encore ça? Où David Kpelly a-t-il encore été trouvé cela ? ». En découvrant sa nomination pour les Liebster Award le 3 mai dernier, la blogueuse togolaise Noriflex ne peut masquer sa surprise : quel est ce concours dans lequel elle se retrouve engagée malgré elle ?

Les Liebster Awards, c’est quoi ?

En réalité, le principe des Liebster Awards repose sur quelques règles très simples. Si votre nom ou votre blog est mentionné par un autre blogueur, vous devez à votre tour rédiger un billet et :

  • Mettre un lien vers le blog qui vous a nominé,
  • Ecrire 11 informations personnelles,
  • Répondre aux 11 questions posées par la personne qui vous a nominée,
  • En créer 11 nouvelles pour les blogs que vous choisirez de mentionner,
  • Choisir 11 favoris en insérant un lien vers leurs blog,
  • Informer vos sélectionnés sur leur page,
  • Evidemment, ne pas choisir la personne qui vous a sélectionné.

Mondoblog contaminé

Depuis le 3 mai et les onze nominations de David, le virus ne cesse de se propager au sein de la sphère Mondoblog. Chaque jour, un ou deux billets paraissent sur la plateforme, nominant de nouveaux blogueurs qui, à leur tour, élisent leurs 11 site favoris.

Nous vous proposons donc de faire un point sur l’ampleur du phénomène « Liebster Award », qui a donné lieu à une véritable « galaxie » Mondoblog…

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25. avril
2013
MondoblogDakar
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#MondoblogDakar : JE REFUSE DE PASSER L’AFFAIRE SOUS SILENCE !

Article écrit par Fofana Baba Idriss sur Visavis.

Du 6 au 14 avril dernier, l’équipe de l’Atelier des médias de la Radio France Internationale (RFI) était au Sénégal pour la formation de 52 blogueurs travaillant sur sa plateforme « Mondoblog ». Elle regroupe, depuis trois ans, 231 blogueurs francophones répartis dans une quarantaine de pays à travers monde. Retour sur les 10 jours de périple dans la ville de Dakar, que je refuse de passer sous silence.

Une vue de la publication du compte rendu de la formation des mondoblogueurs à Dakar, dans un journal ivoirien. Crédit photo: quotidien Le Mandat

 Une vue de la publication du compte rendu de la formation des mondoblogueurs à Dakar, dans un journal ivoirien. Crédit photo: quotidien Le Mandat

Oui ! Ce n’était pas un poisson d’avril. Comme je l’ai cru au départ. Les cinquante-deux « mondoblogueurs » venus de 26 pays, dont 7 de la Côte d’Ivoire, « Suy Kahofi,Moussa Bamba, Cyriac Gbogbou, Aly Coulibaly, Emile Bela, Fofana Baba Idriss…», se sont retrouvés « en chair et en os » au pays de la Téranga.

Mais comment y sommes-nous parvenus ? En effet, suite à un concours lancé en août 2012 par RFI, 150 candidats ont été retenus sur plus de 700 candidatures enregistrées. Mis en compétition durant 6 mois, seulement 52 ont pu être sélectionnés sur des critères d’assiduité, de qualité et d’implication. Sans un quelconque copinage, ce sont donc « les meilleurs des meilleurs » qui ont débuté leur formation le 7 avril par une excursion sur l’île de Gorée au Sénégal.

Le dimanche 07 avril 2013, nous sommes à la gare maritime de Dakar, en vu d'embarquer pour l'île de Gorée. Crédit photo: FBI

 Le dimanche 07 avril 2013, nous sommes à la gare maritime de Dakar, en vu d’embarquer pour l’île de Gorée. Crédit photo: FBI

Loin d’être en villégiature, le séjour des lauréats n’a été de tout repos. Durant 10 jours, au Campus numérique Léopold Sédar Senghor de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) de Dakar, ils ont reçu une formation intensive aux « techniques du journalisme et aux outils 2.0 : écriture, recherche et vérification de l’information, édition, réseaux sociaux… ». Aux premières heures des travaux, le responsable de l’Atelier des médias RFI, Ziad Maalouf, a fait un tour d’horizon sur le fonctionnement et la charte qui régit la plateforme hébergée par Mondoblog. Il nous a expliqué comment les articles et les billets des blogueurs arrivent à la une de la plateforme. « En tant qu’hébergeur de la plateforme, nous n’avons pas le droit de publier des articles et des billets à caractère homophobe par exemple. Vos écrits doivent comporter moins de coquilles et vous ne devez pas publier des contenus qui ne vous appartiennent pas », a éclairé Ziad.

Le samedi 06 avril 2013, Ziad Maalouf donne les instructions sur la formation aux mondoblogueurs, à l'AUF. Crédit photo: Marthe Le More

 Le samedi 06 avril 2013, Ziad Maalouf donne les instructions sur la formation aux mondoblogueurs, à l’AUF. Crédit photo: Marthe Le More

Ajouté à cela, nous avons pu bénéficier des connaissances sur la surveillance et le piratage informatique. Grégoire Pouget, de Reporters sans Frontière (RSF), en bon ‘’hacker’’ a livré un cours sur les « Mille et une astuces pour contourner la censure ».

Comment protéger les données en ligne ?

Fofana avec Grégoire Pouget de RSF. Crédit photo: Fatoumata H

Fofana avec Grégoire Pouget de RSF. Crédit photo: Fatoumata H

Comme par exemple, l’utilisation des « phrases de passe » à la place des « mots de passe » pour protéger ses activités en ligne. « Il faut oublier la notion de mot de passe et penser aux phrases de passe. Parce qu’un mot de passe ne comporte que 7 à 10 caractères avec des chiffres courts, qu’on peut facilement craquer. Alors qu’une phrase de passe comporte des virgules, des espaces d’une quarantaine de caractères assez spécifiques, qui ont une longue durée de vie », a préconisé l’envoyé de RSF.

Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant, tous deux journalistes et administrateurs de la plateforme, ont formé les blogueurs sur l’« Edition d’un billet ». Nous nous sommes rendu compte que cela part de la correction de nos billets à leur mise en forme, en passant par l’insertion « des liens et des vidéos » afin de les rendre plus qualitatifs. D’autant plus que les formateurs tenaient à préciser qu’« être blogueur ne signifie pas qu’on est Journaliste », même si plusieurs d’entre nous le sont.

Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant ont été d'un apport inestimable pour les mondoblogueurs. Crédit photo: Gaïus Vagheni Kowene

 Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant ont été d’un apport inestimable pour les mondoblogueurs. Crédit photo: Gaïus Vagheni Kowene

Mais, l’Institut français, à travers Moamar Cissé, professeur à l’Université Cheick Anta Diop (UCAD), au Département des Sciences du langage et de la communication, a enseigné aux blogueurs « le style utiliser pour écrire dans un blog ». Contrairement au journaliste, Moamar Cissé nous a expliqué que le blogueur doit adopter le langage de l’action, de l’engagement. « Le blogueur peut se permettre une certaine liberté d’écriture auxquelles le journaliste n’a pas droit. Mais, les deux ont pour but de rendre accessible leurs publications au plus grand nombre de lecteurs », soulignait-il.

Toutefois, le professeur en Sciences du langage a fait savoir que l’article d’un blogueur devrait quelque fois répondre à une structuration journalistique : c’est-à-dire comporter un titre, un chapeau, une attaque, et un intertitre. Tout en utilisant un français facile et accessible (sujet-verbe-complément), pour être lu et compris. Joignant l’utile à l’agréable, l’écrivaine franco-sénégalais, Khadi Hane a dirigé un atelier d’écriture au cours duquel, nos deux groupes de blogueurs avons produit des billets autour de deux thèmes dont « le Riz » et « la Liberté ». L’auteur ‘’Des fourmis dans la bouche’’, nous a instruit qu’« il n’y avait pas un style particulier pour écrire et animer un blog. Mais, qu’il fallait plutôt être original, et savoir s’exprimer en toute franchise ». A l’image de la publication des images amateurs.

Lors de l'atélier d'écriture dirigé par l'écrivain Khadi Hane, le 19 avril 2013, au campus numérique francophone de l'AUF. Crédit photo: Marthe Le More

 Lors de l’atelier d’écriture dirigé par l’écrivain Khadi Hane, le 19 avril 2013, au campus numérique francophone de l’AUF. Crédit photo: Marthe Le More

Distinguer le vrai du faux !

Le module consacré à cet effet, a été l’affaire du célèbre Julien Pain de l’émission «l’Observateur de France 24 ». Selon lui, « toute image venant de personnes extérieures devraient être vérifiées avant toute publication ». Car, nous a-t-il mis en garde, « des gens essaient de manipuler les médias en balançant du faux ». Pour preuve, il n’a pas hésité à brandir une image que des pro-Gbagbo avaient envoyée à France 24, concernant des événements du camp de Nahibly à Duékoué, montrant une personne en train d’être brûlée par les flammes, faisant croire que c’étaient des pro-Ouattara qui s’adonnaient à cette pratique. « Après vérification, France 24 s’est rendue compte qu’il s’agissait d’une image venue du Congo », a-t-il attiré l’attention des blogueurs. A en croire notre formateur, il y a deux méthodes pour vérifier une image. A savoir : l’analyse des métadonnées permettant d’avoir une idée de l’appareil ayant servir à la prise de vue et la multiplication des sources (témoins directs, habitants, médias, ONG…).

Julien Pain, Responsable éditorial du site et de l'émission des @observateurs de @france24, a demontré son savoir faire en matière de vérification d'images aux mondoblogueurs. Crédit photo: FBI

 Julien Pain, Responsable éditorial du site et de l’émission des @observateurs de @france24, a demontré son savoir faire en matière de vérification d’images aux mondoblogueurs. Crédit photo: FBI

Enfin, mes frères et sœurs mondoblogueurs et moi avons terminé notre périple par le module de formation dispensé par Simon Decreuze sur les « images et formats d’image » que les mondoblogueurs doivent, désormais, utiliser pour illustrer leurs billets sur la plateforme du « monde des blogs ».

Malgré le long micro qu'il porte, Simon Decreuze est un Expert en montage d'image. Crédit photo: FBI

 Malgré le long micro qu’il porte, Simon Decreuze est un expert en montage d’image. Crédit photo: FBI

C’est le lieu pour moi de préciser que cette deuxième session de formation des mondoblogueurs qui s’achève, débouchera sur l’élaboration d’un webdocumentaire, coiffé par la réalisatrice Marthe Le More en co-réalisation avec Elliot Lepers.

Marthe Le More est chargé de produit un webdocumentaire sur les mondoblogueurs de la session 2013. Crédit photo: FBI

 Marthe Le More est chargé de produire un webdocumentaire sur les mondoblogueurs de la session 2013. Crédit photo: FBI

Autant dire qu’après la première session organisée en avril 2011, l’objectif de l’équipe de l’Atelier des médias RFI reste le même : Développer une blogosphère en langue française de qualité dans les pays du Sud. Voilà pourquoi j’ai refusé de me taire !

FBI

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Article : La formation #MondoblogDakar dans les médias
MondoblogDakar
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19 avril 2013

La formation #MondoblogDakar dans les médias

Le blogueur burkinabè Boukari Ouédraogo épluche la presse sénégalaise (Crédit Photo : Raphaelle Constant)
Le blogueur burkinabé Boukari Ouédraogo épluche la presse sénégalaise (Crédit Photo : Raphaelle Constant)

Du 6 au 14 avril, l’équipe de l’Atelier des médias était à Dakar pour sa formation Mondoblog. Mondoblog, c’est la plateforme qui regroupe depuis trois ans 231 blogueurs répartis dans une quarantaine de pays, et qui publient chaque jour témoignages, histoires et articles sur leurs sites personnels. Les cinquante deux meilleurs contributeurs ont été sélectionnés par Ziad Maalouf et son équipe pour dix jours de formation dans la capitale du Sénégal, et l’événement n’est pas passé inaperçu auprès des médias, tant en France qu’en Afrique.

L’équipe du magazine l’Afrique Enchantée de France Inter a fait le déplacement pour enregistrer une émission entièrement consacrée à Mondoblog. Les présentateurs Vladimir Cagnolari et Solo Soro et leur réalisatrice Michelle Soulier ont passé deux jours avec les blogueurs durant leurs sessions de formation, les accompagnant également sur le terrain lors de leur reportages.

Mardi 9 avril, l’Afrique Enchantée a été enregistrée à la Galerie Le Manège, en présence des blogueurs et de toute l’équipe de l’Atelier des médias, pour une émission spéciale diffusée le dimanche 14 avril.

Toujours sur France Inter, le journaliste Olivier Tesquet a consacré sa chronique “Toile de fond” aux blogueurs africains et à Mondoblog le samedi 13 avril.

L’événement a évidemment été relayé par Radio France Internationale (RFI). Le site internet de la radio a évoqué la formation dés son lancement. Vendredi 12 avril, l’émission de l’Atelier des médias, diffusée les samedi 13 et dimanche 14 avril, a été enregistrée en public à l’Institut Français. De nombreux blogueurs ont pris par à la préparation de l’émission, écrivant des chroniques et participant à l’animation du magazine.

Au Sénégal, l’événement a été suivi par de nombreux médias. La formation Mondoblog s’est inscrite dans le cadre du Tandem Paris-Dakar : durant un an, de nombreux événements vont être organisé, en partenariat entre les deux capitales. Une application mobile, Ndakaaru, a officiellement été lancée mardi 9 avril, lors de la soirée à la Galerie Le Manège.

L’hebdomadaire Jeune Afrique est revenu sur cet événement, tout comme deux quotidiens dakarois, Le Soleil et le Quotidien, qui ont évoqué le lancement de Ndakaaru sur leurs sites respectifs. Le Soleil a également participé à la formation, en reprenant des billets de blogueurs sur son site internet.

Au niveau audiovisuel, Ziad Maalouf a dû répondre à de nombreuses sollicitations médiatiques, presque toujours en présence de blogueurs.

Ziad était invité de la matinale Kenkelibaa sur la RTS 1 le jeudi 12 avril à 7h00 du matin. L’équipe de la RTS s’est déplacée également à l’Agence Universitaire de la Francophonie, où se déroulait la formation, pour réaliser un petit reportage télévisé diffusé sur la télévision sénégalaise.

Ziad a également été invité sur l’antenne de la radio RSI, où il s’est rendu avec le camerounais Florian Ngimbis et la burkinabé Kpénahi Traoré, pour une intervention sur la formation.

L’émission Réseau Jeunesse de la WADR a été enregistrée avec cinq mondoblogueurs et Ziad le jeudi 12 avril à 16h00.

Enfin, les productions des blogueurs ne sont pas passées inaperçues. En plus des billets repris sur le site du Soleil, la sélection du blogueur haïtien Wilney Taris pour la formation dakaroise lui a valu un article sur le site Haïti Press Média.

Quand à la camerounaise Danielle Ibohn, son reportage sur les conseils de beauté des Sénégalaises, publié sur son blog natila.mondoblog.org, a été largement “mentionné” par le site Slate Afrique, quelques jours seulement après son retour de Dakar.

*Merci à Romain Masson pour son appui dans la réalisation de cette revue de presse.

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Article : Dakar : Silicon Valley de l’Afrique francophone ?
MondoblogDakar
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16 avril 2013

Dakar : Silicon Valley de l’Afrique francophone ?

Un billet écrit par Sinatou sur son blog Daily Sinath !

Plaque Jokkolabs (Crédits photo : Florian Ngimbis)
Plaque Jokkolabs (Crédits photo : Florian Ngimbis)

Dans le cadre de la Formation Mondoblog qui a eu lieu du 6 au 14 avril dernier à Dakar, comme une vrai « geekette », j’ai décidé de m’appesantir sur la webosphère sénégalaise, et je vous livre ici ce que j’en retiens.

Pendant que d’autres pays tels que le Bénin tardent à révolutionner le numérique, le Sénégal quant à lui est dans le peloton de tête des pays de l’Afrique de l’ouest pour l’infrastructure Télécom. Mais, avec un taux d’à peine 16% de pénétration de l’internet et des problèmes de financements, tout n’est pas si facile au pays de la Teranga.

Le nombre d’événement innovants liés au numérique s’élève à 150 cette année. Le taux de pénétration du mobile est de 80 %. Plus de 650000 sénégalais sont sur Facebook.

Ces chiffres m’ont été donnés par  entre autre  Karim Sy, Général manager de Jokkolabs, un écosystème d’innovation ouverte et un cluster virtuel pour la transformation social basé sur une communauté organique et un espace de co-working. Une première dans la sous-région d’autant plus qu’elle  s’appuie sur des talents individuels et le partage des ressources et de la prospérité  Ingénieur télécom de formation, Karim affirme que l’Afrique peut être globalement précurseur dans les usages technologiques.

Jokkolabs est un projet destiné à la communauté financé par les entrepreneurs et pour les entrepreneurs  dit-il. Inspiré de la culture du logiciel libre, Jokkolabs souhaite susciter l’innovation.

Mais il n’y a pas que Jokkolabs à Dakar,

Mardi 9 avril, deuxième jour de notre dakar tour 2.0, nous visitons aujourd’hui  CTIC Dakar, le premier et le seul incubateur du pays né d’un partenariat entre le public et le privé qui « couve » de jeunes startups.

CTIC Dakar se finance grâce à un pourcentage fixe qu’il perçoit sur les entreprises qu’elle aide à se développer. Il leur offre un cadre idéal, des bureaux confortables et une assistance fiscale  pour leur faciliter les charges au démarrage.

Plus qu’un incubateur, CTIC s’assure que les startups ont un réel impact sur leurs communautés. Au nombre de celles-ci, on peut citer Sama event, un site de réservation en ligne local ou encore m.louma, une application pour permettre aux agriculteurs de mieux gérer leurs marchés.

Marché plutôt impressionnant au Sénégal car 40% de la population dispose d’un smartphone et le mobile représente 10 % du PIB sénégalais comme nous le confie Monsieur Omar CISSE, Directeur de CTIC DAKAR.

Au nombre des innovations sénégalaises, on peut aussi citer l’application mobile de géolocalisation Ndakaaru (« Dakar », en wolof) lancée pendant notre séjour. Développée à l’occasion  du Tandem Dakar-Paris, Ndakaaru offre une visite guidée de Dakar avec à l’appui des mythes,légendes et histoires. Des thématiques telles que la santé, l’éducation y sont aussi intégrées en plus des contenus des blogueurs de Mondoblog (la plateforme de l’atelier des médias,la web émission participative de radio France international.

Il faut préciser que Ndakaaru est un prolongement du portail Web dénommé agendakar lancé en 2009. Aussi, plusieurs partenariats ont été établi  avec les ONG OneWorld UK et RAES (Réseau africain pour l’éducation, la santé et la citoyenneté),  pour promouvoir la prévention et l’accès aux soins à destination des jeunes générations notamment dans le domaine de la santé.

Par ailleurs, toutes ces innovations qui ne sont pas exhaustives dans cet article  sont loin d’être sans difficultés…

Orange  qui possède 42 % du capital de la Sonatel, principal opérateur sénégalais n’hésite pas à imposer ces nouveautés et à faire de l’ombre aux jeunes start up qu’elle feint d’accompagner mais  qui dépendent d’elle malheureusement. Avec ces offres   diverses et variées basées sur les technologies sms tels que l’alerte foot et l’accès à Facebook, Orange tente d’éduquer le marché et vient juste d’inaugurer un technocentre à Abidjan et lancée à Dakar.

Entre autre challenges, on peut parler aussi de la pression familiale que subissent les jeunes startupers. Pas très rémunératrice au début, les entrepreneurs se disent acculées par leur familles qui attend beaucoup d’eux et très rapidement. D’ailleurs, j’ai remarqué que la plupart de ces entrepreneurs faisaient partie de la diaspora sénégalaise donc des personnes dont les parents avaient investi sur leurs études en occident. D’où l’inquiétude de ces derniers quand leur progéniture se lance dans des aventures incertaines. Mais quand je leur demande pourquoi sont-ils rentrés malgré tout ? Ils me répondent qu’il y a quelques années, ils n’y auraient pas pensé mais aujourd’hui ils sont conscients que l’Afrique est le continent d’avenir. Même si, faut le dire, tous ceux qui reviennent ne réussissent pas forcément…

Néanmoins, la plus grosse difficulté de ces jeunes entreprises restent indéniablement le financement qui tardent à venir mais Aude Guyot (web-Designer ) pense que la solution pour ces entreprises est de développer des applications adaptées, ce qui leur assurera forcément un succès.

Les solutions ne s’arrêtent pas là ! Pour pallier au problème de financement, la communauté web sénégalaise a pris part du 12 au 14 avril 2013 à une startup week-end.  La startup week-end Dakar est un évènement au cours duquel tous les participants de profil totalement différents se réunissent, pitchent des idées, forment des équipes et défendent leurs projets devant un jury de grande facture qui les aidera à le réaliser.

A vrai dire, le plus dur commence après la victoire pour la meilleure équipe mais faut croire que  si les géants Microsoft, Google et Viadeo se sont installés à Dakar, c’est bien pour une raison.

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Article : #MondoblogDakar : visite du centre-ville pour 1 500 F CFA
MondoblogDakar
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14 avril 2013

#MondoblogDakar : visite du centre-ville pour 1 500 F CFA

Un billet écrit par Stéphane Huët sur 26, rue du Labrador.

Taxis jaunes et noirs de Dakar, Sénégal (Crédit photo : Stéphane Huët)
Taxis jaunes et noirs de Dakar, Sénégal (Crédit photo : Stéphane Huët)

Ah… Dakar et ses taxis jaunes et noirs. S’ils ne sont pas aussi efficaces que leurs cousins new-yorkais, ils sont aussi emblématiques.

Florian a déjà parlé des conversations absurdes qu’on peut avoir avec les taxis de Yaoundé. Le même kongosseur a aussi déjà évoqué le symptôme du taxi dakarois dans l’émission de l’Atelier des médias dédié aux Mondoblogueurs – il en parlera aussi sur son blog. Avant d’étaler mon étude poussée sur le sujet, je ne ferai qu’effleurer cette fameuse soirée où nous avons joué à « Où est Charly ? » dans Dakar.
La soirée avait pourtant bien commencée : à l’Institut français de Dakar, c’est enregistrement de l’émission L’Afrique Enchantée dans laquelle les Mondoblogueurs sont à l’honneur, les petits canapés circulent et la Flag est gratuite.

Une soirée s’improvise pour fêter le départ de la moitié de la délégation de Kremlin-Bicêtre, partenaire de la formation. Il paraît que le Charly est un bar sympa. « Ambiance locale », assure une Toubab. On vérifie l’adresse sur la nouvelle application Ndakaru, fraîchement lancée ce soir même.
C’est une dizaine de Mondoblogdakarois, fatigués qui se motivent pour sortir. Une voiture ne suffira pas. Un taxi s’arrête. Le chauffeur (appelons-le Abdou) ne connaît pas le Charly. La 3G en roaming indique que c’est route Ngor, vers l’aéroport. « Oui, je connais », dit Abdou. La moitié du groupe entre dans la voiture pour aller chercher un autre taxi à un carrefour où il y a du passage. On le trouve. Son chauffeur (appelons-le Gérard) ne sait pas non plus où est Charly.
On demande à Abdou de suivre son collègue qui va chercher nos amis pour s’assurer que le groupe reste ensemble, un minimum. Mais non.
C’est ainsi que nous nous élançons sur la route de l’aéroport pour tenter de rejoindre Charly. Sur notre route, pas de bar, ni autre lieu animé. Abdou ralentit. Il hésite. On lui montre le plan GoogleMaps pour l’aider, mais ça le perturbe.
De leur côté, nos amis galèrent aussi. Gérard se gratte la tête. « Lui-là, s’il se gratte la tête, c’est que les affaires ne sont pas bonnes même », s’exclame Khaofi.
Nous ne trouverons jamais Charly.

« Les taxis-là, ils savent où est Dakar. Mais c’est tout », nous dit l’ami Cyriac le lendemain. Je constate que plusieurs Mondoblogueurs ont eu affaire à des taxis dakarois non-aguerris. Ça ne peut pas être vrai : les taxis dakarois doivent connaître leur ville. Il faut creuser ça.

Jeudi 11 avril, je suis sur la Corniche de Dakar et j’arrête un taxi pour aller à l’Institut français. Il me propose 3000 F CFA. Faty, notre collègue dakaroise m’a déjà prévenu que la course coûte 1 500F CFA. Je fais le fier : « Je connais Dakar ». Dans quelques minutes, je vais regretter ce coup de bluff.
C’est Ibrahima qui me conduit. Il m’explique qu’il double le prix de la course pour les touristes, « parce que les Toubabs ont beaucoup d’argent » pour justifier le premier prix qu’il m’a proposé. Ibrahima me rappelle étrangement les taxis nosybéens.

Après quelques mètres, il arrive à un croisement avec une interdiction de tourner à gauche. On dirait qu’il ne s’y attendait pas. « Est-ce que vous connaissez Dakar même ? » Sourire et marmonnement qui sont supposés me rassurer. Il essaie une autre route et arrive à un croisement avec la même interdiction de tourner. Ibrahima insiste. Je me comprends qu’il va prendre l’autoroute en sens interdit.

« Ce n’est pas dangereux ça ?
– Oui, mais si je dois faire tout le tour, on perd du temps. Et je sais éviter les voitures ».
Ouais.

Ibrahima raconte qu’il est chauffeur de taxi depuis sept mois. C’est l’heure du test.
« Ibrahim, savez-vous où se trouve Le Charly ?
– Non.
– Bein, il faudrait. Parce que les Toubabs voudront sûrement y aller », lui conseille-je.

Je relate à Ibrahima quelques aventures que les Mondoblogdakarois ont vécues avec ses collègues. Je lui demande pourquoi les taxis de Dakar disent qu’ils connaissent l’endroit où l’on veut aller, alors qu’en fait, ils ne le savent pas où ça se trouve ? « Mais si toi tu rentres dans la voiture, tu sais où tu vas ». OK.
Le même doute de Ngor surgit :
« Mais, vous savez où se trouve l’Institut français, n’est-ce pas ?
– Mais toi tu sais. Tu as dit que tu connais Dakar », répond Ibrahima poliment.

C’est parti pour un tour dans le centre-ville de Dakar. Il tourne et retourne dans la ville. Je profite pour découvrir. Ibrahima s’arrête deux fois pour demander à des piétons où se trouve l’Institut français et fait de grand mouvement de la tête de gauche à droite pour chercher les repères qu’on lui a donnés.

Il s’arrête une troisième fois :
« Institut français ?
– Centre Culturel français ?
– Non, Institut français !
– Institut Centre Culturel français ?
– Oui ».

Je ne comprends pas l’explication en wolof, mais je ne suis pas convaincu. D’ailleurs, il s’arrête une quatrième fois pour interpeller un piéton. Je me permets de demander s’il a bien compris. « Oui oui, assure-t-il, c’est quelque part à droite ».
Finalement, c’est moi qui lui montre le panneau « Institut français ». En s’arrêtant, il voit mon magnétophone et me demande si je suis journaliste. Je réponds à l’affirmative pour couper court.

« Quelle radio ?
– RFI, toujours pour couper court (je rêve).
– RFI 92.0 ?
– Oui.
– À quelle heure ça passe ?
– Je ne sais pas encore. Merci au revoir ».

Quelques minutes plus tard, lorsque je sors des bureaux de la Délégation Wallonie-Bruxelles de Dakar, Diouf, un chauffeur de taxi m’interpelle.

« Je vais à l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Vous voyez où c’est ? » Il répond un « oui » hésitant. Cette fois je dois être à l’heure, je préfère prendre toutes mes précautions cette fois.

– C’est le campus numérique, vers la corniche.
– À côté de l’université ?
– Oui, l’université Cheick Anta Diop.
– À côté de l’ambassade du Brésil, non ?
– Oui ! C’est ça ».

Pendant le trajet, je sors de mon sac l’album Tintin – Le secret de la Licorne qui vient d’être traduit en wolof.
« Ah, mais c’est toi que j’ai vu à la télé pour présenter le Tintin-là !
– Non, ce n’est pas possible.
– Oui, oui, c’est toi.
– Non, franchement, je ne suis pas du tout impliqué dedans.
– Mais arrête, insiste-t-il ».
J’arrête.

On parle un peu. Diouf est taxi depuis 2004. Il connaît Dakar « très bien même ». Vraiment ?
« Est-ce que vous savez où se trouve le bar Charly ?
– Charliiiie ?
– Oui.
– Le bar ?
– Oui.
– Ça me dit quelque chose. Charly… Charly… C’est où encore ? J’ai vu quelque part je pense. Charly, Charly… J’ai vu, mais j’ai oublié où c’est.
– À Ngor. Vous connaissez ?
– Bien sûr ! Hmmm… Je connais bien, mais j’oublie parfois les noms ».

Diouf met peu de temps pour arriver à l’AUF, alors je ferme les yeux sur Charly. Il me donne sa carte de visite, me montre qu’il a un tampon et un carnet de reçus pour pouvoir faire des factures si besoin. Avant de descendre je demande si je peux le prendre en photo. Il pose devant sa voiture. J’ai ma photo, je le remercie. Il me demande si je suis journaliste. Je coupe court, une fois de plus. « Tu vois, je savais que c’était toi que j’avais vu à la télévision ! ».

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Article : #Mondoblogdakar : à la poursuite de Charly
MondoblogDakar
15
13 avril 2013

#Mondoblogdakar : à la poursuite de Charly

Un billet écrit par Florian Ngimbis sur Kamer Kongossa

Chez Charly, Dakar (Photo : Florian Ngimbis)
Chez Charly, Dakar (Photo : Florian Ngimbis)

J’ai adoré Dakar. Dakar des dibiteries, ces petits restaurants dans lesquels on vend un délicieux mouton grillé ; J’ai adoré le froid polaire qui vous blanchit la peau comme celle d’une signare. J’ai adoré la gazelle, cette bière sans goût  qui a renforcé mon amour pour la Castel. J’ai adoré le Tièp, omniprésent.

Mais ce que j’ai par-dessus tout adoré ce sont les chauffeurs de taxi.

Le chauffeur de taxi dakarois est un personnage. Un monument à classer au patrimoine mondial de l’humanité.

Quelqu’un a dit qu’on rencontre sa destinée par les chemins  qu’on emprunte pour l’éviter. A Dakar, on rencontre sa destinée en empruntant un taxi. Pour moi, ça a commencé par une sortie. Encore un de ces endroits que tout le monde vous recommande : Charly Bar. The place to be selon les guides touristiques. J’aurais préféré un maquis ou une dibiterie, mais bon… A défaut de ce qu’on aime…

Me voilà avec trois mondoblogueurs, trois cousins ivoiriens avec leurs airs de dozo* et leurs maillots orange qu’ils mettent même pour se coucher. Taxi !

Taxi… un mot, un titre, le début d’un film.

Le chauffeur cause français, et nous lui indiquons le nom de l’endroit. Chez Charly vous connaissez ? Il hoche la tête dans l’obscurité, façon margouillat. Tandis que l’antique voiture démarre dans un éclatement de pot d’échappement, je me racle la gorge dans la perspective de l’arrosage qui m’attend.

45 minutes plus tard, quelque part dans Dakar

« Mais tonton, Charly là c’est loin comme ça ? »

Le type, faussement concentré sur sa conduite ne répond pas. Son manège devient inquiétant. Il semble attendre que nous le guidions. Un carrefour, deux carrefours, troisième carrefour, vendu. On est perdu. Il freine sans prévenir et  nous débite une longue phrase en wolof.

Alléluia ! Nous sommes témoins d’un miracle : le chauffeur ne cause plus français.

La joie du miracle n’a pas duré longtemps. Surtout qu’à l’horizon, nous n’apercevons point de Charly bar.

Un passant compréhensif sorti de nulle part nous renseigne. Nous insistons pour qu’il renseigne plutôt le chauffeur ce qu’il fait via une tirade en wolof. Demi-tour, nous revoilà partis.

Un rond-point, deux ronds-points, virage à gauche et nous retrouvons dans une ruelle sombre. Les habitations se font rares et en lieu et place de la musique promise chez Charly, nous avons un concert de grillons.

Même les dozos ivoiriens, habitués aux endroits bizarres sont mal à l’aise. Demi-tour.

Le type est définitivement perdu et son seul but semble désormais de nous éjecter de son taxi. Nouvelle salve en wolof. Tatatatatatatatatatatatatata ! On dirait une mitrailleuse allemande qui crache des balles wolof. Les dozos ivoiriens descendent, je les suis. Affaire de guerre c’est leur spécialité, mieux vaut me fier à eux.

30 minutes plus tard…

Hosanna ! Alléluia ! Gloire à Dieu ! Allah est grand ! Après vingt minutes de marche à l’aveugle, des gendarmes nous ont renseignés et nous voilà enfin Chez Charlie. Heu… Sauf que nous sommes devant des portes fermées : Charlie n’ouvre pas le mardi.

Wèèè Dieu ! On t’a fait quoi ?

Pas question de  rentrer dormir. Conseil de guerre avec le général des dozos ivoiriens. Charly est fermé, alors nous irons chez Fabrice, chez Maurice, ou même chez Doukouré, mais nous les boirons ces bières !

Taxi ! Je devrais dire Taxi 2, la suite de la saga.

Le gars cause français. Comme toujours au départ.

Tonton dépose nous à Via Via. Il paraît que c’est chaud dans le coin. Tu connais ?

Via Via ? Mais c’est chez moi ! Je passe devant en sortant chaque matin. Ouf ! Enfin quelqu’un qui a un gps intégré.

15 minutes plus tard.

Le taxi s’arrête devant un bar.

De la musique, du son. Mais nous ne sommes pas au Via Via ! La plaque du bar indique « Piano-Piano ».

Qu’est ce qu’on fiche là ? Qui peut confondre « Via Via » et « Piano Piano » ?

Le miracle a lieu une fois de plus, le chauffeur ne cause plus que le wolof !

Le général des dozos m’envoie en éclaireur. Je suis camerounais, de la chair à canon. Le Piano Piano est un bar miteux, sans piano. Deux ou trois filles multicolores à force de dépigmentation m’observent dans un coin. Pas mon type de lianes. Trois types bleus à force d’être noirs font semblant de jouer au billard. Je sors en courant.

Le général rassemble ses dozos et sonne la retraite : on rentre à l’hotel. Tu connais Thialy ?

Oh miracle ! Le type reparle français ! Bien sûr qui ne connaît pas Thialy ?

La troupe repart. Il fait froid. On a soif, on est énervés. Mais surtout chacun aiguise sa machette et prépare ses poings. Si le chauffeur s’égare, il payera pour les « égarements » des autres. « C’est deuxième gaou qui nyatta ! ».

Vingt minutes plus tard…

Il ne s’est pas égaré. Nous sommes bien à Thialy. Mais il nous faut payer le double du prix convenu. Pour le détour vers « piano piano ». Nous n’avons même pas la force de discuter. Le général en premier lève le drapeau blanc. On paye.

Consolation devant un café touba. Nous avons perdu la guerre de la nuit.

L’oraison funèbre de notre soirée à été prononcée par le capitaine Suy :

« Les gars Charly là, si on part pas là bas est ce qu’on va mourir ? Allons dormir ! »

Générique de fin

Par ordre de commandement

Général des dozos : Cyriac Gbogou alias Siriki

Capitaine dozo : Moussa Bamba

Sergent dozo : Suy Kahoffi

Tirailleur dozo : Florian Ngimbis

Dans le rôle du méchant : chauffeur de taxi mal habillé.

*Dozo : ancien chasseur de rats devenu soldat grâce à la crise ivoirienne.

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Article : #MondoblogDakar : Les frasques d’un blogueur à la Terenga #1
MondoblogDakar
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13 avril 2013

#MondoblogDakar : Les frasques d’un blogueur à la Terenga #1

Un billet écrit par Aphtal Cissé sur Le Bruit du silence.

La Corniche, Dakar
La Corniche, Dakar

Mon tout premier contact avec la culture sénégalaise s’est produit quelque part au dessus de l’Atlantique, à bord d’un vol de la compagnie Senegal Airlines. La charmante hôtesse, dans un sourire enjoué, tenant fortement son chariot, se tourne vers moi puis me demande : « Poulet ou poisson ? » La courbe de ses lèvres sur le dernier mot influença fortement mon choix du menu.

Le plat de poisson, servi avec des légumes et des pommes de terre cuites à la vapeur, était d’une chaleur qui contrastait délicieusement avec l’air conditionné de l’aéronef. En futur chef étoilé, j’use de tous mes talents afin de déceler les épices et les ingrédients qui ont servi à la cuisson de ce plat : peine perdue. Le mystère sénégalais obligeait un contact, une présence physique, pour être percé.

Le contact culinaire établi, il m’a fallu sortir du grand hall de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, à l’atterrissage, pour me rendre compte que si Dakar pouvait se comparer à une station balnéaire, elle pouvait également devenir une ville sibérienne, surtout pour un togolais qui quitte Lomé à 39° à 13h. A minuit, (l’heure de mon arrivée), la température passe facilement sous le seuil de 20°, et ce n’est pas forcément gai.

Bonne arrivée à Dakar !

Le chauffeur chargé de me conduire à l’hôtel était si poli, dévoué, et serviable. Pour favoriser une meilleure appréciation du « Dakar By Night », il décide d’emprunter la Corniche, magnifique avenue qui longe une partie de la côte dakaroise. Direction, quartier Patte d’Oie, où attendaient les autres blogueurs sélectionnés pour la formation. Malgré le froid cinglant qui impose d’enfoncer le cou dans le col de la chemise, et de plonger les mains dans la poche, ils étaient tous là, sur la terrasse principale, à attendre les derniers blogueurs à arriver, afin de leur transmettre la chaleur de la rencontre et de découverte. Un plat de riz, jonché de tubercules de tous genres et de légumes de toutes sortes, m’attendait, bien au chaud. Bien naïf celui qui aurait résisté à ce plat.

Les vraies réalités de Dakar.

Qu’on se dise la vérité. Dakar peut être comparée à une jeune fille dont la virginité ne se vérifie que sur le lit conjugal, la nuit des noces. Une chose est de se fier à toutes les cartes postales, à tous les articles répertoriés sur Google, à toutes les photos prises par les uns et les autres ; une autre est d’être à Dakar, en chair, en os, en pensée, et en esprit. Et moi, ce que j’ai tout de suite compris à mon arrivée, est qu’il fait parfois très froid, excessivement froid à Dakar. Nous n’allons pas en vouloir à dame nature pour l’alternance des saisons, mais comprenez le pauvre asthmatique togolais que je suis.

Les sénégalais, sont de grands intellectuels, certes, mais au Sénégal, la langue française est l’une des valeurs la moins partagée. Vous ne comprenez pas ? Commettez la bêtise de vous adresser au Policier, au chauffeur de taxi ou de car-rapide, au revendeur de pain ou de Café-touba du coin, en français : s’il vous répond en français, je change de patronyme ! Il y a une sorte de réflexe collectif, un réflexe inné, qui oblige le sénégalais à discuter en Wolof, langue locale et dominante, sinon écrasante ! Le plus déconcertant, c’est qu’ils estiment, à tort ou à raison, que toute personne se trouvant sur le territoire sénégalais est censé comprendre le Wolof. Du coup, ils n’hésitent pas à traiter de « Niaakh », toute personne qui semble ne pas assimiler le wolof national.

@ngimbis @cyriacgbogou @ibohn2 @sinath91 @be_hem @cuisineanxious @witterlims @hatemida @ntrjack Tous, une bande de #Niaakh#MondoblogDakar

— Aphtal CISSE (@AphtalC) 10 avril 2013

 

Au pays de la Teranga, ne point comprendre Wolof est un péché impardonnable, passible de lourdes peines financières, payées lors des différents achats effectués dans la ville. Du conducteur de taxi, à l’agent municipal, en passant par le jeune vendeur de chaussettes, de pain, de thé, d’oranges ou de bananes, tous te font payer le lourd tribut de l’ignorance. Qu’on le veuille ou non, le mot « Niaakh » est originairement péjoratif, à présent utilisé pour désigner l’étranger, le non-assimilé, le rebel, l’ignorant, le sauvage. J’en ai fait les frais ; qu’il vous plaise de suivre mon regard…

Dakar est une ville vivante, coloriée, diversifiée, attrayante, séduisante et excessivement dépensière. Pour 100 FCFA, je me tape aisément trois oranges sucrées à Lomé ; à Dakar, il faut au moins 1.500 FCFA pour sucer moins de 5 oranges ! Si j’ai menti, demandez à Nathalie. Du coup, toutes ces petites habitudes que j’ai à Lomé, sont des actes dangereux à Dakar, à ne poser que lorsqu’on a un budget conséquent ! Ne me demandez pas combien j’ai prévu pour mon séjour, je ne peux pas m’acheter une orange, voilà !

Ville chargée d’histoire, Dakar, prête aisément le flanc à une dynamique de progrès, d’évolution, de formation et d’épanouissement. En témoigne les nombreuses nationalités présentes au Sénégal, pour des raisons de commerce ou d’études. Mais cela fera l’objet d’un article ultérieur, qui d’ailleurs est le résultat d’une série de reportages, effectué dans le cadre de la formation #MondoblogDakar.

Croyez-moi, vous aurez tous les détails de mon séjour dans cette superbe ville. Tous les détails, je vous dis ! Excusez-moi de vous tenir en haleine, vous saurez très tôt pourquoi ! Mais tout ce que je peux vous promettre là tout de suite, c’est que notre aventure sur ce blog ne sera plus la même ! Je vous promets des contenus de qualités, en texte, images vidéos et sons ! Nous avons grandis, nous avons été outillés, et vous le remarquerez, tous, incha allah.

J’ai dit !

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Article : L’Atelier des médias aux couleurs de Mondoblog
MondoblogDakar
1
12 avril 2013

L’Atelier des médias aux couleurs de Mondoblog

Ziad Maalouf et les Mondoblogueurs lors de l'enregistrement de l'émission spéciale Mondoblog(Crédit photo : © Marthe Le More)
Ziad Maalouf et les Mondoblogueurs lors de l’enregistrement de l’émission spéciale Mondoblog
(Crédit photo : © Marthe Le More)

Du 6 au 14 avril, l’équipe de l’Atelier des médias était à Dakar pour la deuxième formation des blogueuses et blogueurs de Mondoblog. Cinquante deux contributeurs ont reçu pendant 8 jours une formation intensive aux techniques du journalisme et aux outils 2.0 : écriture, recherche et vérification de l’information, édition, réseaux sociaux…
(Billet rédigé avec Raphaelle Constant)

Pour la troisième fois depuis le lancement de la plateforme Mondoblog, l’Atelier des médias a organisé une formation de blogueurs. Après Yaoundé et Dakar en 2011, c’est à nouveau dans la capitale sénégalaise qu’a eu lieu la réunion de cette année, avec une spécificité : jamais autant de Mondoblogueurs avaient été réunis en un seul et même endroit. Ils étaient cinquante deux cette année, venus des quatre coins du monde. Une trentaine de pays, trois continents et de multiples nationalités se sont donc retrouvés pour 10 jours à Dakar, placés sous le signe du blogging et du journalisme.

Depuis le mois de décembre 2012, les membres de l’équipe de l’Atelier des médias – Ziad Maalouf, Simon Decreuze, Raphaelle Constant et Pierrick de Morel – ont lu les billets des 231 membres de la communauté Mondoblog pour en retenir 52 (39 de la saison 2 et 13 de la saison 1). Les participants ont été sélectionnés selon des critères d’assiduité, de qualité, et d’implication. Ici, la liste des lauréats.

Un moment d’apprentissage et de rencontres

Du 6 au 14 avril, les lauréats se sont donc retrouvés à Dakar. Certains blogueurs aguerris de la saison 1, qui ont déjà eu l’occasion de se rencontrer lors des sessions de formation précédentes -ont assisté nos sorciers du net.

A Dakar, ces cinquante deux internautes ont reçu différentes formations. L’équipe de l’Atelier, qui relit et édite régulièrement leurs billets, est revenue sur les questions de mises en forme des billets, de l’importance de ne publier que des informations vérifiées et sur l’utilisation des réseaux sociaux.

Grégoire Pouget, de Reporters sans Frontières, les a sensibilisé aux questions de la sécurité en ligne. Des cours de français étaient également au programme de cette semaine bien chargée, puisque l’Institut a offert un cours d’écriture aux blogueurs, animé par l’écrivain sénégalaise Khadi Hane.

Une émission 100% Mondoblog, faite par et avec les blogueurs

Pour cette émission spéciale, les lauréats de la formation #MondoblogDakar ont été mis à contribution, en intervenant dans l’émission. Mamady Keita, un jeune guinéen étudiant en Ukraine, a évoqué ces blogueurs qui, comme lui, écrivent des billets loin de pays natal :

“Tous ces Mondoblogueurs racontent leurs aventures, leurs vision, leur point de vue face aux convulsions socio-politiques de notre monde actuelle (…) C’est ça aussi Mondoblog : l’unité dans la diversité.”

 

Plus léger, Florian Ngimbis est revenu sur la difficulté que les membres de la communauté ont eu à se déplacer avec les taxis dakarois. “Ici, les chauffeurs causent français quand vous entrez dans leur véhicule et wolof après, quand ils sont perdus. En attendant que le wolof débarque sur Google traduction, on improvise”, raconte-t-il ainsi au micro de Ziad Maalouf.

La chronique de Francis Pisani a été remplacée par une chronique du camerounaisRené Jackson, alias Panda pour ses collègues, qui a remarqué au cours de son séjour l’état d’avancement des NTIC à Dakar. Marqué par les visites du CTIC – un incubateur qui héberge et soutient de jeunes start ups spécialisées dans les nouvelles technologies, et de Jokkolabs – une plateforme de co-working (un espace où les jeunes entreprises “apportent et rassemblent leurs idées, pour les faire grandir et les implémenter” – il a évoqué le concept d’intrapreunariat.

“Il s’agit d’une espèce de mise en mouvement, une mise en réseau interne des gens de Jokkolabs, a expliqué René. Ainsi, je dirai qu’il ne faudra pas être surpris si dans quelques années Dakar se transforme en une sorte de Silicon Valley de l’Afrique de l’Ouest.”

Dakar, source majeure d’inspiration pour les Mondoblogueurs

La semaine a été également été l’occasion pour les blogueurs de réaliser des reportages au cœur de la capitale sénégalaise. Ils ont en effet pu profiter de navettes mises à leur disposition pour circuler dans Dakar et traiter des sujets de leurs choix et publier ensuite des contenus texte, audio, vidéos, photos sur les quartiers de la ville.

La difficulté de se faire comprendre quand on ne parle pas wolof, les nombreux tags sur les murs de la ville ou encore le choc des régimes politiques ont ainsi inspiré de nombreux billets à nos blogueurs, à lire comme d’habitude sur leurs blogs respectifs, ou sur Mondoblog.org.

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Article : #MondoblogDakar : Khadi Hane, le riz et la liberté
MondoblogDakar
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11 avril 2013

#MondoblogDakar : Khadi Hane, le riz et la liberté

Les blogueurs écoutent attentivement les conseils de Khadi Hane (Crédit photo : Marthe Le More)
Les blogueurs écoutent attentivement les conseils de Khadi Hane (Crédit photo : Marthe Le More)

Jeudi 11 avril, dans le cadre de leur formation à Dakar, quelques Mondoblogueurs ont assisté à un atelier d’écriture animé par l’écrivain sénégalais Khadi Hane, grâce à l’Institut Français, partenaire de l’événement dakarois. Divisés en deux groupes, ils ont pu profiter durant quelques heures des conseils de l’auteur du roman Des fourmis dans la bouche. Des conseils qu’ils ont pu mettre en application puisqu’il leur a été demandé de rédiger en dix minutes un court texte sur le sujet de leurs choix. Les blogueurs du matin avaient ainsi décidé de travailler sur le thème « manger du riz tous les jours »– thème quasi obsessionnel chez les blogueurs, lassés d’en manger midi et soir – tandis que le groupe de l’après-midi était inspiré par le concept de la liberté. Voici quelques uns de leurs textes.

Manger du riz tous les jours

Manger du riz tous les jours ne me dérange en aucune façon. Après tout je suis sénégalais, j’y suis habitué. Cela fait 25 ans que ça dure et je ne vais pas commencer à me plaindre maintenant. Ce que je crains par contre, c’est de ne plus pouvoir en manger. Cela m’est déjà arrivé puisque j’ai passé une année au Maroc où j’ai dû revoir mes habitudes alimentaires. Fini les thiébou dieune, yassa et autre plats qu’on adore manger au repas du midi. Le riz, je ne pouvais plus en manger tous les jours, hélas. Du coup, quand il y en a au menu, j’en profite à fond et je m’en mets plein le ventre. Cette histoire de riz me fait penser à ma sœur qui adore préparer de petits plats qu’elle nous fait goûter. Elle a un livre de cuisine et elle essaye souvent les recettes qu’il y a dedans. Nous sommes un peu ses rats de laboratoire… Et des fois pour la taquiner, je lui dis : pourvu que tu n’aies pas un mari sénégalais.

Ameth, Eg si lène ak diam !!! (Soyez les bienvenus)

Le serveur dépose le plat fumant devant. Je ne lève même pas la tête, concentré sur l’écran de mon smartphone. Ca doit l’étonner, je pense. Un plat si chaud, si assaisonné, croupissant sous des morceaux de viandes gros comme les gris-gris d’un lutteur du grand Yof… Un plat si prometteur qui me laisse dans une telle indifférence, ça doit vraiment l’étonner, mon serveur.

– Monsieur, votre plat s’il vous plaît, et si vous en voulez encore, on peut vous en rajouter.

Je ne réponds pas, toujours concentré sur mon fil Twitter. Mon vieux, tu sais ce que je veux, hein, te balancer ce plat en pleine bouille. Tu peux t’informer auprès de mes quatorze copines maliennes, bon, celles de la période mars-avril, elles reçoivent des baffes et des coups de poing que je leur distribue partout sur le visage.

– Monsieur, vous m’écoutez, vous semblez concentré, mangez votre riz tant qu’il est encore chaud.

Lui répondre enfin. Je lève les yeux.

– Dites-moi, mon cher, vous ne servez que du riz dans cet hôtel ? Il n’y a plus rien à manger ici à Dakar ?
– Euh, nous changeons de sauce toutes les fois, monsieur, cette sauce-ci est très spéciale et…
– Je ne veux plus manger de riz, votre riz.

Je me lève et me dirige vers ma chambre d’hôtel. Fanta, ma nouvelle copine sénégalaise m’appelle au téléphone. Je décroche avec frénésie.

– Salut David, t’es à l’hôtel ? Attends, je passe dans un quart d’heure, je t’amène une merveille, tout de suite.
– Hein ! Euh, écoute Fanta, ce que tu m’as fait hier ne m’a pas plu, tu me plais beaucoup, mais tu ne veux pas…
– Oublie pour hier, Dave, c’était juste parce que je n’étais bien en forme. Bon écoute, la surprise que je te réserve est un bon plat de riz que j’ai spécialement fait pour toi. Tu vas adorer. Allez, je te l’apporte tout de suite.

David, Castigat ridendo mores

Y a-t-il un mal à se gaver de riz tous les jours ? Moi je n’en vois aucun. Quand on part du principe que l’on mange dans le but de calmer sa faim, et prendre des forces en vue de continuer son travail.

Pour moi qui viens d’un pays où l’aliment de base est le oua ti Gozo – je traduis presque mot à mot : « boule de manioc chaud »– manger du riz pourrait même être un luxe. Certaines familles moyennes accompagnent toutes les sauces avec de la boule de manioc. Le riz, chez moi, est un plat de fête.
Alors je ne fais pas comme le Héron de la fable. « Les plus accommodants ce sont les plus habiles », dit La Fontaine.

Blogueur Centro, Echos de Centrafique

C’est marrant ! Pour moi qui viens de la partie septentrionale du Cameroun, c’est comme si je m’y trouvais en mangeant cela au Sénégal. La seule différence est que la couleur varie depuis cinq jours que je suis là. J’ai mangé du riz rouge, rose, jaune, blanc et je n’ai plus qu’à attendre le riz vert et là, j’aurais constitué toutes les couleurs du drapeau de mon pays rien qu’en mangeant du riz. Si ce n’est pas être patriote ça, alors qu’est ce que c’est ?

Je pense qu’avec la quantité de riz que l’on consomme ici au Sénégal, les Chinois sont bien riches dans ce pays, puisqu’ils en sont les fournisseurs au Cameroun. Si cela est le cas ici aussi, ils ont de quoi se frotter les mains. Je pourrais bien me lancer dans ce commerce aussi et devenir riche à mon tour au Sénégal. Je pense que cela nécessite une étude préalable du marché et un tas de tracasseries administratives que je n’ai pas la force d’effectuer vu que j’ai faim et qu’il est midi.
Je vais manger du « riz », du « tchep » comme on le dit ici. Ne me demandez pas de quelle couleur il sera, je découvrirais cela une fois que je serais au restaurant.

Salma, Blogitude, le monde sous la plume de Salma

Brown Rice (Wikimedia Commons)
Brown Rice (Wikimedia Commons)

Le riz est pour moi l’aliment de base. En manger tous les jours me laisse penser que soit on n’a pas les moyens de manger autre chose, soit on est concentré sur d’autres préoccupations. Il devient alors un aliment qui nous nourrit suffisamment pour nous rassasier, mais sans pour autant nous divertir. Il nous laisse la possibilité de nous concentrer sur autre chose de moins superficiel, c’est tout du moins ce que l’on croit à ce moment-là. Le riz me rappelle mes années étudiantes, particulièrement en période d’examen, lorsque je n’avais ni le temps, ni l’argent pour cuisiner ou manger autre chose, et lorsque le repas devenait une corvée qui me détournait de mes objectifs de travail.

Pascaline Breuil, Entre médina et belle étoile

Il était blanc, puis rouge, puis brun, puis jauni, puis noirci, puis blanc encore. Ça faisait deux mois que j’avais atterri à l’aéroport Sedar Senghor et que je me fondais dans l’ambiance du terroir sénégalais. L’employée de la maison où j’étais logée était mince, élancée, belle, à fière allure, comme une vraie Sénégalaise mais aussi travailleuse. Tant mieux parce que c’est cette dernière qualité qui m’intéressait le plus. C’était une Joola qui avait quitté sa Casamance natale, à la recherche du pain, du riz, de quoi gagner sa vie et nourrir sa famille. Du thieb, elle me le faisait tous les midis, tous les soirs, toutes veilles et tous les lendemains. Quelques soient les épices, manger du riz tous les jours est ce qui m’attendait au Sénégal.

NathyK, L’Unité dans la Diversité

Je savais bien que le repas numéro 1 au Sénégal était le riz. Aux traditionnels ambassadeurs du Sénégal, que sont l’Île de Gorée, Léopold Sedar Senghor, Cheick Anta Diop ou autres, il faut ajouter le thiep diem, le riz au poisson sénégalais qui a fait le tour de l’Afrique et au-delà. Mais de la à en manger tous les jours, je ne m’y attendais pas. Depuis maintenant une semaine que je suis dans cette belle ville, je suis bien obligé de supporter ce régime que m’imposent les formateurs de l’atelier Mondoblog auquel je participe à Dakar. Une véritable dictature ! À midi, le soir, c’est du riz. On aura tout consommé, le riz au poisson, au poulet ou la viande rouge, du riz gras, ou à la sauce arachide, du riz jaune, rouge ou blanc, etc. Pourtant, en temps normal, tout cela est un vrai délice : combien les cuisiniers ont fait sortir leur savoir-faire culinaire pour nous faire plaisir. Heureusement, sinon bonjour le béribéri.

Je suis traumatisé à tel point que je me demande souvent si le riz ne poussera pas dans mon ventre à ce rythme-là. D’ailleurs depuis quatre jours, je n’ai pas fait caca. J’ai beau me laver avec les savons derniers cris, l’odeur du riz me suit comme les mouches adorent la fiente.

Mes amis d’enfance, à ma place, diront que je fais le malin. Quand j’étais petit, ma mère nous imposait un régime pareil. Nous mangions le tô (que je détestais plus que tout), matin, midi, soir ! Pis, c’était presque la même sauce, matin, midi et soir ! Le riz, on avait la chance de le consommer que quatre fois dans l’année : Ramadan, Tabaski, Noël et Pâques. Mais quel riz ? Le riz à la sauce « rendez-vous en bas » parce qu’à part les deux ou trois morceaux de viande pour lesquels mes frères, mes cousins et moi devions nous battre, il n’y avait que comme ingrédients quelques morceaux d’oignons et de tomates que nous pouvions même compter.

Boukari, Le Messager d’Afrique

 Liberté

À Mylène Colmar, la guadeloupéenne en face de moi.

Fin de la pause.

Libre, je l’étais. Libre de somnoler, libre de faire semblant d’écouter. Libre de m’enfoncer les doigts dans le nez. D’en retirer de petites croûtes que j’avalais plus ou moins discrètement, de petites croûtes au goût salé du vent de la mer sénégalaise dont je bois le sel à chaque inspiration. J’étais libre de péter, et de m’enivrer de l’odeur de mes flatulences parfumées au plat de tièp dont mon estomac est saturé. Oui, j’étais libre. Joyeuse époque désormais révolue. Elle est là à présent, devant moi, sombre fille des îles dont le regard brûlant m’écrase, m’avale, me noie, m’enchaîne. Je pleure ma liberté, mais je crois que je la préfère être l’esclave de ma guadeloupéenne.

Florian Ngimbis, Kamer Kongossa

 Quand on croit l’avoir, on ne l’a jamais. Quand on ne l’a jamais, on cherche à la trouver. Ô quelle m’encombre la Grande, la Précieuse, la Désirée. Désireuse ! J’ai entendu dire qu’un jour, entre midi et minuit, certains l’avaient rencontrée. J’ai cru à du recèle, il s’agissait d’un malentendu, enfin on me l’a dit et j’ai entendu.

Aurore, 99 Luftballons

 La liberté : c’est quoi ?

 Et oui, un bien grand mot. On en parle, on en parle toujours, des débats se créent partout dans le monde, qu’est-ce que cela regroupe ?

Peut-on vraiment prouver la liberté ? Dire ce qu’on veut, ce qu’on pense quand c’est nécessaire sans avoir peur ? La réponse semble être difficile. Pour moi, c’est apprendre à s’accepter et à s’armer pour mieux accepter et mieux armer les autres. La liberté fait partie des piliers fondamentaux de notre société.

Au demeurant, chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique pourvu que l’exercice de ces droits ne porte pas atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui ou à l’ordre public.

« La liberté, ce n’est pas de pouvoir ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on peut », a expliqué le philosophe français Jean-Paul Sartre.

Metzou, metzou

 Je n’aime pas la liberté. La liberté, mes ancêtres n’en avaient pas. Esclavage. Mes parents en ont abusé. Sida. Déficit. Crise. Ma génération n’en a qu’une once, tout en croyant en avoir énormément. Internet. Influence. ILLUSIONS, oui !

Je n’aime pas la liberté. Elle implique l’imagination, l’action. Entre deux crises économiques et sociales. Entre deux crises de larmes.
Liberté limitée !

Mylène, Blog Universelle Caraïbe

 Je déteste l’autorité ; je ne supporte pas qu’on me donne des ordres. Je crois que je suis un esprit rebelle. Quand je pense au mot liberté, c’est l’autorité que je veux détruire. Je n’ai pas besoin qu’on me pousse, qu’on me bouscule ; je le fais moi-même. Donner des orders, c’est traiter les autres comme des enfants, des bêtes. Je comprends l’importance de la hiérarchie pour organiser un monde qui serait cahotique sans un peu de commandement. Mais je n’en ai pas besoin. Mon bonheur dépend de cela. De me sentir totalement libre de toute autorité. Je déteste l’autorité. Mais je ne suis pas anarchiste, même si j’en suis assez proche.

Serge, Carioca Plus

Comment peut-on définir la liberté
Et puis c’est quoi concrètement la liberté
Est-on libre quand on écrit
Est-on libre quand on vit
Est-on libre quand on est heureux
Est-on libre quand on accepte
Est-on libre quand on donne
Est-on libre quand on fait ce qu’on veut.
Ma liberté est un concept.
Une vue de l’esprit, une chose à la fois présente et si absente.
La liberté n’existe pas.
D’ailleurs à quoi ça sert de se sentir libre.

Ntrjack, From Douala With Love

Houria. 50 ans. Cheveux blonds qui se redressent avant même qu’ils ne soient attachés. Spontanéité qui refuse l’autorité. Regard protégé par des verres correcteurs brisés. Un cri dans le silence de la salle de classe où je l’ai rencontrée.

B .A. ba. Houria refuse de lire dans la simplicité. Les lettres, elle connaît, mais refuse de les associer. Les consignes, elle ne veut respecter. Mais un jour elle a cédé. Elle a écrit : « Houria, en arabe, ça veut dire la liberté. »

Limoune, Jeu des citrons

Freedom is not free, par jepoirrier (Flickr/CC)
Freedom is not free, par jepoirrier (Flickr/CC)

Doux.
Si doux sont les effluves nyctalopes.
Autant
que je m’étends
dans tes bras assassins
m’assassinent des suaves saveurs.
Et entre les branches diurnes de tes cuisses d’ébène
se resserrent des repères nocturnes
Et ici vers là-bas, nos envies, nos ennuies, nos cris…

Des rais vespéraux. Essoufflée était sa voix. Ses narines grosses et sèches. Il rampa. Se redressa. Puis poussa la pirogue avec toutes ses forces. Pendant que le vent tournait. Tournoyait. À contrevent glissait la pirogue dans le fleuve. Sinueux. Derrière un baobab, il s’abrita des averses. Il se cachait, les yeux toujours rivés sur la pirogue. Un corbeau se posa dans le creux, de la pirogue. Et becquetait le voile aux couleurs de lune, de soleil, d’étoiles. Puis à tire-d’aile, puis envol, puis plus rien. Plus rien sauf le vent qui bâillonnait les gémissements muets de l’enfant mort.
Se réveille un soleil dans le cœur
comme se meurt le jour dans ses yeux.

Adjmaël, Regarder l’archipel des Comores autrement

Jeunes, beaucoup trop, je les vois se disperser dans la ville de Dakar. En groupe pour certains, seuls pour d’autres…

L’un se rapproche de moi et me demande quelques pièces d’argent. Le visage triste, un regard profond comme envahi par toute la souffrance du monde, il me supplie de lui donner quelque chose. Je fouille donc mon portefeuille et j’en sors une pièce de 100 francs. Je les lui remets et après m’avoir remercié, il s’éloigne très vite. Mais mon regard ne se détourne pas de lui. Mon taxi démarre et ce visage inconnu, ce petit ange amaigri reste ancré dans mon esprit. Je m’interpelle alors. Est-il libre, cet enfant? Est-ce son rôle de nourrir ses pairs ? Pourquoi ne va-t-il pas jouer comme tous les enfants de son âge. La liberté n’existe peut-être pas… elle est juste illusoire…

Sinatou, Daily Sinath!

Liberté, en voici donc un mot qui porte à confusion. Sauf qu’il est au cœur des problématiques de l’humanité. Tous les hommes qu’ils soient noirs, blancs, jaunes… revendiquent et exigent d’être libres. Cependant, il faudrait circonscrire la liberté et la limiter à soi. Si tout un chacun arrivait à cela, chacun en serait plus libre.

Michel, Le regard de Michou

Rencontre avec un commerçant sénégalais

Je n’avais jamais vu auparavant un commerçant aussi teigneux qu’au Sénégal. Il m’a poursuivie tout au long de ma promenade dans le marché. Par moments, je l’ignorais, je feignais de ne pas l’entendre. Il usait de tous les stratagèmes pour me mettre hors de moi, pour me culpabiliser afin que j’achète son tissu. Après plusieurs tentatives, il s’est rendu compte que je n’allais pas céder aussi facilement. Mais moi, la seule chose que je voulais, me débarrasser de lui, être libre et poursuivre mon chemin.

Kpénahi, La voix du Faso

S’il y a un mot que les médias utilisent le plus, c’est liberté. Elle est le désir inassouvi de faire, d’aller, d’écrire, de parler, de réfléchir, de critiquer et que sais-je encore ? Le statut de liberté symbolise ainsi, aux États-Unis, ce penchant pour l’être humain dans sa quête de liberté. Mais, si dans la plupart des pays occidentaux la liberté semble être respectée, en Afrique ce mot n’est pas trop aimé par les dirigeants. Ces derniers préfèrent l’utiliser au bout des lèvres, mais la réalité est autre chose : censure. Les défenseurs des droits humains et de la liberté font des combats quotidiens pour promouvoir et faire respecter sur le continent africain et dans le monde entier ces valeurs humaines. Courage à tous ceux qui font de cette lutte, un métier.

Baba, Le quotidien du Banguissois

Ne me prenez pas en otage !!!
Oui !
Je ne suis pas d’accord !
Je ne suis plus un gamin.
Même si… Je n’ai pas atteint l’âge de la puberté !
Je suis libre de vivre !
Même si… Je ne suis pas incontrôlable !
Je suis libre de manger le riz !
Je suis libre de boire de l’eau!
Même si… Je n’ai pas le monopole de la parole !
J’ai droit à la liberté d’expression et d’opinion !
Oui !

Visavis, C’est pas du bluf ! C’est vis-à-vis

Partir…

Las d’écouter l’amer tic-tac de ma pendule,
Repu de ces clichés de la muette diaspora,
En moi le désir de partir répand l’aura,
Déshydraté par cette permanente canicule…

Je ne sens plus cette force réservée à Hercule
Pourquoi échouent-ils si nombreux ? Nul ne saura.
Lentement, en moi, la source de l’espoir tarira.
Pour s’en sortir, il faut d’innombrables tentacules !

Partir, sans regard aucun sur l’actuel vécu.
Juste partir, sur le passé, en tirant un trait.
Partir car ici je me sens tel un rebut.

Partir, sur mon visage, ne laisser aucun trait.
Partir, car ici, tout à l’air d’un déjà-vu.
Partir loin d’ici, loin de ce tohu-bohu.

L’autre côté, sur moi, exerce un mignon attrait.

J’ai dit !

Aphtal, Le Bruit du Silence…

La liberté est comme la base de l’arc-en-ciel : on croit voir où elle se trouve, mais on ne parvient jamais à l’atteindre. Insaisissable, immatériellle, pour la majorité d’entre nous elle n’est qu’illusion.

Le jour où l’esclave Compère réussit là où tant avaient échoué avant lui, à s’échapper de l’habitation sucrière de l’Anse Latouche, il croyait réellement n’avoir pas seulement atteint la base de l’arc-en-ciel, mais avoir carrément domestiqué, apprivoisé l’arc de lumière.

Berliniquais, Ich bin ein Berlinoir

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Le récit de la formation dakaroise en avril 2013

Auteur·e

L'auteur: Pierrick de Morel

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